PRES DU NEUBOURG, LES COLLEGIENS TOURNENT UN FILM DOCUMENTAIRE

Près du Neubourg, les collégiens tournent un film documentaire

Les nouveaux locaux de l'espace de vie sociale La Lanterne, à Quittebeuf (Eure) ont accueilli le tournage d'un film documentaire, du lundi 23 au mercredi 25 octobre 2023.

Par Simon LenormandPublié le 6 Nov 23 à 7:30  

Moteur, action ! Du lundi 23 au mercredi 25 octobre 2023, sept adolescents ont pris leurs quartiers dans les nouveaux locaux de l’espace de vie sociale La Lanterne, à Quittebeuf (Eure), afin de tourner un film documentaire. Alors que la première journée était consacrée à l’écriture de leur film, les jeunes ont passé les deux journées suivantes à réaliser des interviews et à tourner des plans. À l’arrivée, un court métrage d’une dizaine de minutes, qui sera diffusé sur grand écran à l’occasion de la XIXe édition du Festival international du film d’éducation (FIFE), du 5 au 9 décembre 2023, au Ciné Pathé d’Évreux. Le thème choisi pour le film est celui de l’orientation professionnelle.« Il y a beaucoup trop d’informations aujourd’hui et les jeunes sont perdus. L’orientation, c’est devenu un parcours du combattant », explique Florence Cailleau, directrice de l’association Kiosque d’ateliers, qui gère l’espace de vie sociale. Sur le plateau, Éric Sosso et Michel Ponthieu, deux réalisateurs-monteurs missionnés par les Céméa (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active) et venus d’Amiens pour l’occasion, encadrent les cinéastes en herbe en prodiguant leurs conseils avisés. « On explique aux enfants les rôles du producteur, du réalisateur et des assistants sur un tournage. »

Les adultes interrogés

Assis sur une chaise, sous la lumière des projecteurs, les adultes se succèdent pour répondre aux questions des jeunes à propos de leur parcours professionnel. « Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? Quelles études avez-vous suivies ? Quel conseil donneriez-vous aux jeunes ? » Ségolène Deblock, psychologue scolaire au Neubourg, ou encore Alain Maréchal, ancien chef de centre des sapeurs-pompiers de la ville, aujourd’hui à la retraite, se sont prêté au jeu, à l’instar d’une dizaine d’autres adultes.De leur côté, les jeunes se sont livrés face à la caméra, sur la question du choix de leur futur métier. Et l’exercice a semblé faire naître des vocations… « En fait, j’ai changé d’avis, je vais choisir le cinéma ! s’exclame ainsi Sarah, 13 ans, élève de 3au collège Jean-Rostand, à Évreux. J’aime bien l’ambiance des tournages, la caméra… » Elle témoigne de sa satisfaction d’avoir participé à cette expérience. « Cela nous apporte des informations qu’on n’a pas forcément à l’école. » « Moi, cela m’a permis d’apprendre comment compléter un CV, quand on n’a pas encore d’expérience », souligne Chloé, 13 ans, elle aussi en 3e au collège Jean-Rostand.

Les jeunes n’ont plus aucune visibilité sur ce qui va se passer, c’est angoissant.

Ségolène Deblock, psychologue scolaire 

« Un des témoignages m’a fait prendre conscience qu’avec Parcoursup, on ne pourra certainement pas faire ce qu’on a choisi », ajoute Lena, 11 ans, en 6au collège Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, au Neubourg.

Avec Parcoursup, la plateforme en ligne qui recueille les vœux et détermine les affectations des futurs étudiants de l’enseignement supérieur, « les jeunes n’ont plus aucune visibilité sur ce qui va se passer, c’est angoissant », confirme Ségolène Deblock.

Plus de stages

De ses échanges avec les jeunes, Laurence Cailleau fait valoir que ces derniers « demandent à ce que leur soit donné la possibilité, dès la 5e, de faire davantage de stages en milieu professionnel, et pas simplement d’observation.

Actuellement, ils font souvent un stage chez quelqu’un qu’ils connaissent, mais pas forcément dans le métier qui les intéresse. J’ai une jeune fille qui veut travailler dans la maroquinerie de luxe, mais n’a pu trouver de stage que dans une crèche. »  « Cela leur permettrait de prendre l’habitude de réfléchir à ce qui leur plait ou pas, afin de se connaitre dans le monde du travail », renchérit Ségolène Deblock.

Entièrement gratuit pour les participants, ce tournage de documentaire était l’une des premières activités organisées au sein de la nouvelle salle de La Lanterne. Depuis 2013, l’association Kiosque d’ateliers est agréée Espace de vie sociale (EVS) par la Caf de l’Eure.

Sous le nom d’EVS La Lanterne, la structure vise à apporter, dans la ruralité, « les mêmes activités et services gratuits que peuvent proposer les grandes agglomérations ». La Lanterne est le seul EVS de l’Eure.

 

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Écrit le 07/02/2024, modifié le : 07/02/2024

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